Revolution | Originum
Par : llbartabacll
Genre : Science-Fiction , Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 15
Publié le 08/04/15 à 13:32:17 par llbartabacll
#14 : La douleur n’est qu’une illusion
350 ème Cycle – An 434
Depuis quelques temps, mes visions étaient devenues mes rêves ou plutôt mes cauchemars. Ils me faisaient peu à peu descendre en enfer tant leur violence était insoutenable et impensable. Tout ce sang… Ces meurtres… Ces cris… Ces pleurs… Je les entendais toute la journée… Ils ne cessaient de me hanter. Je ne voyais jamais leur meurtrier mais je ressentais les mêmes sensations que lui. J’étais certainement ce bourreau et pourtant je ne pouvais pas m’arrêter comme si, en fin de compte, je prenais du plaisir à le faire. Je devenais ce que j’essayais d’éviter depuis le début. Je perdais petit à petit mon humanité pour devenir un être sans vie… Sans âme. Genesis ne m’avait finalement jamais quitté. Cependant, il restait une partie de moi qui voulait continuer à combattre. C’était cette dernière qui me faisait rester lucide. Ma combativité n’avait pas changé. Je ne pouvais pas abandonner après tout cela, même si tout semblait perdu.
La cellule dans laquelle je me trouvais était bondée d’autres prisonniers. Mon lit, si je pouvais encore l’appeler ainsi, était à même le sol. Les autres occupants de la cellule ne voyaient pas d’un très bon œil la venue d’un nouveau détenu. Du moins une poignée d’entre eux. J’avais rapidement remarqué que deux partis coexistaient dans cette cellule. De par cette remarque, je compris qu’une partie était humain et que l’autre venait d’une autre planète, peut-être de Gliese. L’entente n’était pas des plus cordiales entre les deux, chacun préférant rester de leur côté. Sans mon avis, c’était donc naturellement que j’avais été rangé du côté des humains. Pourtant, je savais que les deux groupes devaient ne former qu’un pour réussir quelque chose. J’espérais ne pas être le seul à savoir que c’était la seule solution pour qu’on s’en sorte.
J’appris, bien plus tard, des dires de l’un de leurs confrères, qu’ils venaient bel et bien de la planète Gliese. Les Gliens, tel était leur nom, étaient pour la plupart des esclaves dans un but purement militaire. Ils étaient comme des manutentionnaires à travailler de longues heures durant pour fournir les besoins de Genesis. Cependant, ce ne fut pas ceci qui m’avait le plus choqué. Je n’avais pas de mots lorsque ce confrère m’annonça que je me trouvais à présent sur la planète Gliese. Je compris alors que je ne pouvais plus compter que sur Ève pour nous sortir d’ici.
Cette fois-ci, ce n’était pas les cris dans ma tête qui me réveillèrent. Tout le monde se trouvait au milieu de la cellule. Je me relevai et les rejoignis. Je vis immédiatement le corps inerte et couvert d’hématomes d’un des prisonniers de la cellule. Nous pouvions à peine reconnaître son visage.
"Qu’est ce qui s’est passé ? demandai-je, alarmé.
- Tu te souviens de celui qui c’était échappé la semaine dernière ? Voilà ce qu’ils en ont fait… Ils veulent montrer ce qui arrivera si on essaye de fuir, répondit l’un des humains.
- On vous avait pourtant prévenu, s’exclama un autre humain.
- Vous nous aviez prévenus ?! rétorqua l’un des Gliens en haussant la voix et en s’approchant de l’humain.
- Vous saviez qu’il essaierait de s’échapper, dis-je en barrant sa route. Vous l’avez laissé faire et maintenant vous comprenez.
- Tu te prends pour qui pour dire ça ? Vulgaire humain.
- Si vous l’aviez empêché de faire ce geste, il serait encore vivant. C’est pour ça que vous devez comprendre que vous n’arriverez à rien en restant seuls dans votre coin.
- Coopérez avec une sous-race ? Oh non, non, non… dit-il en rigolant.
- En attendant ce n’est pas l’un des nôtres qui est mort, répliquai-je. "
Son visage passa soudainement de la rigolade à la colère. Quelques humains reculèrent en voyant cela. Il essaya de me frapper d’un coup de poing mais un garde, ayant entendu le brouhaha, stoppa son geste. Il se débattit et c’est alors que je frappai le garde au visage. Le coup contre son armure me fît plus mal qu’autre chose mais cela permit de lui faire lâcher prise. Tout le monde, humains et Gliens, se jetèrent sur le garde. Le Glien et moi-même nous regardâmes quelques secondes avant que les prisonniers se mirent à fuir de la cellule. Nous les suivîmes de près. L’alarme ne se fit pas attendre et, rapidement, c’est tout le complexe qui était bondé de gardes. Certains réussirent à sortir hors du bâtiment pendant que d’autres virent leur espoir subitement s’arrêter.
La grande cour principale abritait un combat pour la survie. Sous les tirs nourris des ennemis, notre unique solution était de courir. Les corps tombèrent un à un devant mes yeux, je savais que je ne pouvais plus rien faire pour eux. Je fis abstraction des bruits qui m’entouraient. Je n’entendis plus que mes pas frappant lourdement le sol et mon cœur palpitant à mille à l’heure. Inévitablement, ma course s’arrêta lorsque je reçus un projectile dans la cuisse gauche. Je tombai au sol, comme beaucoup d’autres. Au final, personne ne traversa la cour. Je me relevai à l’aide de mon autre jambe, il ne restait plus que des corps par terre. Les projecteurs braquèrent tous vers ma direction. Je mis ma main devant les yeux pour repousser la lumière. Tous les gardes sur les miradors me visèrent, j’étais le dernier encore en vie. Ève arriva dans la cour, d’un simple geste elle ordonna aux gardes de baisser leur arme. Elle avança au milieu des corps et s’arrêta quelques centimètres devant moi. Je n’eus le temps de dire un mot qu’elle m’asséna un coup dans l’abdomen. Je trébuchai en avant, me retenant à son épaule pour ne pas tomber. "Laisse-toi faire. " chuchota-t-elle à mon oreille avant de me repousser et de m’envoyer valser quelques mètres plus loin avec un coup de pied. Elle m’attrapa par le cou et me souleva aisément au-dessus du sol.
"Ceci est ce qui arrivera non pas qu’à ces quelques énergumènes mais aux sept milliards d’humains sur Terre ! Tous comprendront qu’ils n’ont aucune chance. Leurs êtres chers mourront dans la douleur et le sang. Tu les entends n’est-ce pas ? Tu te demandes d’où viennent ces cris et ces pleurs ? Tu te dis que ce ne sont que des cauchemars mais non, c’est la réalité ! Bientôt ils résonneront dans toute la Terre. Personne n’échappera à la mort, comme ce fut le cas auparavant pour les autres planètes et qui arrivera tôt ou tard aux prochaines. L’univers doit comprendre qu’il n’y a qu’une seule superpuissance et qu’elle s’appelle Genesis. Exodus peut tenter n’importe quoi, leurs membres échoueront car cela a été prédit. Ils n’ont jamais réussi, ne serait-ce, qu’à nous faire vaciller. Là où ils continueront à échouer, nous gagnerons encore et encore et encore et encore ! "
Un tonnerre d’applaudissements, venant des gardes, explosa. Ce discours de propagande me fit presque douter sur les réelles intentions d’Ève. Elle me posa lentement sur le sol avant de m’asséner un dernier coup pour me mettre K.O.
Je repris conscience sous les frappements non retenus de mon tortionnaire. Je ne pouvais pas voir son identité à cause de la cagoule que je portais. Je ressentais la force brute me broyer les os sur chaque coups portés. Le sang que je crachais coulait lentement le long de mon corps. J’avais l’impression d’expulser tous mes organes.
"N’y va pas trop fort, il détient de précieuses informations, ordonna Ève.
- Pourquoi perdre du temps ? On n’a pas besoin d’informations pour gagner. On le tue et c’est terminé.
- Pourquoi perdre du temps avec la Terre alors que le Souverain pourrait déjà en finir ? Faire souffrir donne un tel plaisir… Plaisir que tu ne souhaites pas ressentir apparemment. Je vais m’en occuper. "
L’individu quitta la pièce aussitôt. Ève s’empressa de me retirer la cagoule. Je n’arrivai presque plus à tenir ma tête droite. Les hématomes recouvraient une bonne partie de mon tronc. Si je n’étais pas attaché, je me serais recroquevillé tellement la douleur était insupportable.
"Mon discours de tout à l’heure t’a plu ?
- J’en avais le sang glacé, répondis-je à bout de souffle.
- Ça veut dire que j’ai été suffisamment convaincante. Je dois faire attention à mes faits et gestes, si on découvre la supercherie… Tu connais la suite.
- Et tu comptes faire quoi ?
- Je sais ce qu’il me reste à faire. J’ai placé un émetteur quelque part dans le bâtiment. Exodus doit déjà avoir reçu le signal. Ahern et d’autres vont venir te chercher.
- Je fais quoi moi en attendant ?
- Tu survis, dit-elle en me remettant la cagoule. Tu vas vite comprendre ce qu’est réellement la douleur. "
350 ème Cycle – An 434
Depuis quelques temps, mes visions étaient devenues mes rêves ou plutôt mes cauchemars. Ils me faisaient peu à peu descendre en enfer tant leur violence était insoutenable et impensable. Tout ce sang… Ces meurtres… Ces cris… Ces pleurs… Je les entendais toute la journée… Ils ne cessaient de me hanter. Je ne voyais jamais leur meurtrier mais je ressentais les mêmes sensations que lui. J’étais certainement ce bourreau et pourtant je ne pouvais pas m’arrêter comme si, en fin de compte, je prenais du plaisir à le faire. Je devenais ce que j’essayais d’éviter depuis le début. Je perdais petit à petit mon humanité pour devenir un être sans vie… Sans âme. Genesis ne m’avait finalement jamais quitté. Cependant, il restait une partie de moi qui voulait continuer à combattre. C’était cette dernière qui me faisait rester lucide. Ma combativité n’avait pas changé. Je ne pouvais pas abandonner après tout cela, même si tout semblait perdu.
La cellule dans laquelle je me trouvais était bondée d’autres prisonniers. Mon lit, si je pouvais encore l’appeler ainsi, était à même le sol. Les autres occupants de la cellule ne voyaient pas d’un très bon œil la venue d’un nouveau détenu. Du moins une poignée d’entre eux. J’avais rapidement remarqué que deux partis coexistaient dans cette cellule. De par cette remarque, je compris qu’une partie était humain et que l’autre venait d’une autre planète, peut-être de Gliese. L’entente n’était pas des plus cordiales entre les deux, chacun préférant rester de leur côté. Sans mon avis, c’était donc naturellement que j’avais été rangé du côté des humains. Pourtant, je savais que les deux groupes devaient ne former qu’un pour réussir quelque chose. J’espérais ne pas être le seul à savoir que c’était la seule solution pour qu’on s’en sorte.
J’appris, bien plus tard, des dires de l’un de leurs confrères, qu’ils venaient bel et bien de la planète Gliese. Les Gliens, tel était leur nom, étaient pour la plupart des esclaves dans un but purement militaire. Ils étaient comme des manutentionnaires à travailler de longues heures durant pour fournir les besoins de Genesis. Cependant, ce ne fut pas ceci qui m’avait le plus choqué. Je n’avais pas de mots lorsque ce confrère m’annonça que je me trouvais à présent sur la planète Gliese. Je compris alors que je ne pouvais plus compter que sur Ève pour nous sortir d’ici.
Cette fois-ci, ce n’était pas les cris dans ma tête qui me réveillèrent. Tout le monde se trouvait au milieu de la cellule. Je me relevai et les rejoignis. Je vis immédiatement le corps inerte et couvert d’hématomes d’un des prisonniers de la cellule. Nous pouvions à peine reconnaître son visage.
"Qu’est ce qui s’est passé ? demandai-je, alarmé.
- Tu te souviens de celui qui c’était échappé la semaine dernière ? Voilà ce qu’ils en ont fait… Ils veulent montrer ce qui arrivera si on essaye de fuir, répondit l’un des humains.
- On vous avait pourtant prévenu, s’exclama un autre humain.
- Vous nous aviez prévenus ?! rétorqua l’un des Gliens en haussant la voix et en s’approchant de l’humain.
- Vous saviez qu’il essaierait de s’échapper, dis-je en barrant sa route. Vous l’avez laissé faire et maintenant vous comprenez.
- Tu te prends pour qui pour dire ça ? Vulgaire humain.
- Si vous l’aviez empêché de faire ce geste, il serait encore vivant. C’est pour ça que vous devez comprendre que vous n’arriverez à rien en restant seuls dans votre coin.
- Coopérez avec une sous-race ? Oh non, non, non… dit-il en rigolant.
- En attendant ce n’est pas l’un des nôtres qui est mort, répliquai-je. "
Son visage passa soudainement de la rigolade à la colère. Quelques humains reculèrent en voyant cela. Il essaya de me frapper d’un coup de poing mais un garde, ayant entendu le brouhaha, stoppa son geste. Il se débattit et c’est alors que je frappai le garde au visage. Le coup contre son armure me fît plus mal qu’autre chose mais cela permit de lui faire lâcher prise. Tout le monde, humains et Gliens, se jetèrent sur le garde. Le Glien et moi-même nous regardâmes quelques secondes avant que les prisonniers se mirent à fuir de la cellule. Nous les suivîmes de près. L’alarme ne se fit pas attendre et, rapidement, c’est tout le complexe qui était bondé de gardes. Certains réussirent à sortir hors du bâtiment pendant que d’autres virent leur espoir subitement s’arrêter.
La grande cour principale abritait un combat pour la survie. Sous les tirs nourris des ennemis, notre unique solution était de courir. Les corps tombèrent un à un devant mes yeux, je savais que je ne pouvais plus rien faire pour eux. Je fis abstraction des bruits qui m’entouraient. Je n’entendis plus que mes pas frappant lourdement le sol et mon cœur palpitant à mille à l’heure. Inévitablement, ma course s’arrêta lorsque je reçus un projectile dans la cuisse gauche. Je tombai au sol, comme beaucoup d’autres. Au final, personne ne traversa la cour. Je me relevai à l’aide de mon autre jambe, il ne restait plus que des corps par terre. Les projecteurs braquèrent tous vers ma direction. Je mis ma main devant les yeux pour repousser la lumière. Tous les gardes sur les miradors me visèrent, j’étais le dernier encore en vie. Ève arriva dans la cour, d’un simple geste elle ordonna aux gardes de baisser leur arme. Elle avança au milieu des corps et s’arrêta quelques centimètres devant moi. Je n’eus le temps de dire un mot qu’elle m’asséna un coup dans l’abdomen. Je trébuchai en avant, me retenant à son épaule pour ne pas tomber. "Laisse-toi faire. " chuchota-t-elle à mon oreille avant de me repousser et de m’envoyer valser quelques mètres plus loin avec un coup de pied. Elle m’attrapa par le cou et me souleva aisément au-dessus du sol.
"Ceci est ce qui arrivera non pas qu’à ces quelques énergumènes mais aux sept milliards d’humains sur Terre ! Tous comprendront qu’ils n’ont aucune chance. Leurs êtres chers mourront dans la douleur et le sang. Tu les entends n’est-ce pas ? Tu te demandes d’où viennent ces cris et ces pleurs ? Tu te dis que ce ne sont que des cauchemars mais non, c’est la réalité ! Bientôt ils résonneront dans toute la Terre. Personne n’échappera à la mort, comme ce fut le cas auparavant pour les autres planètes et qui arrivera tôt ou tard aux prochaines. L’univers doit comprendre qu’il n’y a qu’une seule superpuissance et qu’elle s’appelle Genesis. Exodus peut tenter n’importe quoi, leurs membres échoueront car cela a été prédit. Ils n’ont jamais réussi, ne serait-ce, qu’à nous faire vaciller. Là où ils continueront à échouer, nous gagnerons encore et encore et encore et encore ! "
Un tonnerre d’applaudissements, venant des gardes, explosa. Ce discours de propagande me fit presque douter sur les réelles intentions d’Ève. Elle me posa lentement sur le sol avant de m’asséner un dernier coup pour me mettre K.O.
Je repris conscience sous les frappements non retenus de mon tortionnaire. Je ne pouvais pas voir son identité à cause de la cagoule que je portais. Je ressentais la force brute me broyer les os sur chaque coups portés. Le sang que je crachais coulait lentement le long de mon corps. J’avais l’impression d’expulser tous mes organes.
"N’y va pas trop fort, il détient de précieuses informations, ordonna Ève.
- Pourquoi perdre du temps ? On n’a pas besoin d’informations pour gagner. On le tue et c’est terminé.
- Pourquoi perdre du temps avec la Terre alors que le Souverain pourrait déjà en finir ? Faire souffrir donne un tel plaisir… Plaisir que tu ne souhaites pas ressentir apparemment. Je vais m’en occuper. "
L’individu quitta la pièce aussitôt. Ève s’empressa de me retirer la cagoule. Je n’arrivai presque plus à tenir ma tête droite. Les hématomes recouvraient une bonne partie de mon tronc. Si je n’étais pas attaché, je me serais recroquevillé tellement la douleur était insupportable.
"Mon discours de tout à l’heure t’a plu ?
- J’en avais le sang glacé, répondis-je à bout de souffle.
- Ça veut dire que j’ai été suffisamment convaincante. Je dois faire attention à mes faits et gestes, si on découvre la supercherie… Tu connais la suite.
- Et tu comptes faire quoi ?
- Je sais ce qu’il me reste à faire. J’ai placé un émetteur quelque part dans le bâtiment. Exodus doit déjà avoir reçu le signal. Ahern et d’autres vont venir te chercher.
- Je fais quoi moi en attendant ?
- Tu survis, dit-elle en me remettant la cagoule. Tu vas vite comprendre ce qu’est réellement la douleur. "
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